GT «Méthode» du 22 octobre 2025 sur l’évolution des modalités de recrutement et de formation des TSMA

 

Le groupe de travail «Méthode» s’est réuni le 22 octobre 2025, pour évoquer l’évolution à venir des modalités de recrutement et de formation des techniciens supérieurs du ministère. Ces travaux s’inscrivent dans la poursuite de la mission de réflexion prospective confiée au RAPS par la Secrétaire Générale il y a dix huit mois, ainsi que ceux concernant la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEEC).

Il était présidé par Flora CLAQUIN, directrice des ressources humaines, accompagnée notamment de Virginie FARGEOT et David CORBE-CHALON, de la sous-direction du développement professionnel et des relations sociales.

La CFDT-Agriculture était représentée par Emmanuel BISEAU, Christophe CORNU, Anne JAMMES et Béatrice LAUGRAUD.

En introduction, la directrice des ressources humaines indique que le groupe de travail du jour traitera uniquement de la nouvelle méthode de travail, ainsi que de l’organisation et du calendrier des travaux qui en découleront. Elle rappelle qu’en ce mois d’octobre, certains points sont traités, ou en cours, notamment la ventilation des postes ouverts à la session 2026.

ÉVOLUTION DES RECRUTEMENTS, ATTRACTIVITÉ, UN CHANTIER D’AMPLEUR

Flora CLAQUIN mentionne une évolution notable des attendus lors de l’épreuve orale d’admission au concours externe des TSMA2 : ainsi, une mise en situation sera proposée, visant à évaluer le savoir-être des candidats et favoriser l’expression «non académique», tous pouvant s’exprimer, même sans connaître «l’univers interne» du ministère.

La démarche proposée dans ce groupe de travail se déroule en parallèle des travaux d’attractivité en cours, présentés le 29 avril, visant à élargir le recrutement et pour lesquels un décret est en cours de rédaction.

Si la CFDT-Agriculture se félicite de voir l’administration déployer des efforts conséquents pour renouveler (enfin) les effectifs des TSMA, elle regrette le manque d’anticipation sur ce sujet crucial des effectifs techniques au sein de notre ministère. Notre organisation syndicale partage la vision pessimiste posée par le rapport CGAAER sur l’expertise, paru récemment, et qui fait état du déclin rapide des effectifs et des compétences, lié à des recrutements insuffisants, corrélés avec des départs en retraite prévisibles compte tenu de la pyramide des âges. Le sursaut impulsé par ce projet, visant à renforcer l’attractivité et une meilleure adéquation des recrutements, mérite d’être salué et accompagné par notre organisation syndicale.

L’équation de l’attractivité passe également par une évolution du choix préférentiel en matière de future affectation. Ainsi, les TSMA2 se sont vus demander dès leur arrivée à l’INFOMA en septembre, les départements, lieux ou structures où ils souhaiteraient être affectés en sortie de formation l’année suivante. Les stagiaires connaîtront dès fin mars leur affectation, qui prendra effet en mai, avant leur titularisation le cas échéant en septembre. Ce calendrier anticipé leur permettra de se projeter plus facilement sur leur avenir professionnel, mais aussi personnel, en disposant par exemple, de davantage de temps pour trouver un logement près du lieu d’affectation. De même, les agents déjà identifiés (ex-contractuels par exemple) comme donnant toute satisfaction avant de venir en formation pourront plus facilement réintégrer leur structure d’origine.

Le ministère souhaite également accroître le recrutement externe d’étudiants en BTS. Il est ainsi envisagé une communication ciblée pour attirer des étudiants de deuxième année, par la mise à disposition d’un kit d’information (voie d’accès, domaines d’intervention, métiers et perspectives) réalisé par l’INFOMA, transmis aux directeurs d’établissement par les services régionaux de formation et de développement (SRFD) des DRAAF. Des travaux sont également en cours sur une possibilité d’accompagnement à la préparation au concours lors de la seconde année de BTS.

La mise en œuvre des CNAL (concours national à affectation locale) a mobilisé des agents en leur permettant de rester dans un bassin d’emploi ciblé. Mme BOSSY, directrice de l’INFOMA, indique que ces concours servent actuellement plutôt d’outil de déprécarisation, ce qui n’était pas leur objectif initial. Les DDPP vont donc être incitées à communiquer vers de nouveaux publics, dans le cadre d’une insertion par l’emploi. Cette action de mobilisation est actuellement «en cours d’acheminement» par la DGAL.

La CFDT- Agriculture interroge sur l’évolution du programme de formation : la mise en situation, le savoir être et la posture, en particulier, seront-ils intégrés ?

La directrice de l’INFOMA indique que le référentiel de compétences intègre déjà la «base fonctionnaire», en particulier en incluant à présent la posture en situation de contrôle, des échanges autour du contrôle unique et la situation des exploitants agricoles.

LA FORMATION INITIALE ET CONTINUE, UN POINT INCONTOURNABLE

Des fonctionnaires d’autres administrations peuvent également rejoindre le corps des TSMA. Dans le cadre budgétaire actuel très contraint, l’absence de parcours qualifiant majore la possibilité de risques psycho-sociaux accrus, et de désorganisation des équipes en cas de crise sanitaire, par méconnaissance de fondamentaux.

La CFDT-Agriculture souligne que si le passage à l’INFOMA permet de garantir un bagage technique suffisant et adapté, le programme de formation doit nécessairement intégrer l’évolution notable d’arrivée d’autres fonctionnaires n’ayant pour certains aucun bagage scientifique.

L’administration évoque la nécessité d’avoir des agents disposant d’une base technique «suffisante» pour changer de poste.

La CFDT-Agriculture, ainsi que les autres organisations syndicales, souligne que rien ne pourra se faire, concernant la formation des agents en DDI, sans une concertation active avec le ministère de l’Intérieur, et rappelle les difficultés déjà existantes (refus de formation, frais de déplacements très contraints…).

UNE NOUVELLE MÉTHODE DE TRAVAIL, UN DIALOGUE ACCRU AVEC LES «PREMIERS CONCERNÉS» TRÈS ATTENDU…

Flora CLAQUIN propose d’associer les experts et les personnes connaissant les missions et les enjeux. L’idée est d’anticiper les besoins, de «croiser les regards» dans le cadre d’une réflexion collective constructive, sans se substituer au dialogue social.

L‘objet des travaux est de se concentrer sur un calendrier qui permette de disposer de «leviers d’action» et de mettre en œuvre les différents chantiers.

Il est proposé un séminaire de réflexion d’une journée, avec au préalable, des séquences d’information sur les différents relais, dont l’objectif est de développer une stratégie de recrutement à cinq ans, ainsi que l’optimisation des modalités d’affectation des stagiaires. Le calendrier des travaux qui a été proposé est le suivant (séquences d’une heure trente en visio) :

  • Première séquence préparatoire (données corps TSMA) : 17 décembre au matin
  • Deuxième séquence préparatoire (voies et modalités de recrutement et d’affectation) : fin janvier 2026
  • Troisième séquence préparatoire (dispositifs de formation) : fin février 2026

Chaque organisation ou alliance désignera 3 experts «cœur de métier TSMA», représentant au mieux la diversité des spécialités et structures d’affectation. Ces experts participeront aux 3 séquences préparatoires et au séminaire de réflexion. Les organisations syndicales peuvent également participer aux séquences préparatoires si elles le souhaitent, de même les représentants des employeurs et de l’administration y seront associés.

Le séminaire, qui se déroulera exclusivement en présentiel au ministère, se déroulera en mars 2026. La présentation de la stratégie aux organisations syndicales sera faite en mai 2026.

Les conclusions du séminaire de réflexion, ainsi que les contributions écrites que les organisations syndicales souhaiteraient communiquer à l’issue de ce séminaire, serviront de base à la stratégie qui sera élaborée par le SRH sous l’autorité de la Secrétaire générale et soumise aux instances du dialogue social.

La mise en œuvre des mesures arbitrées est prévue pour l’ouverture de la session 2027 des concours en septembre 2026.

Qui mieux que les TSMA pour parler des TSMA ?

La CFDT-Agriculture est, bien entendu, pleinement favorable pour accompagner ce projet. Le métier de TSMA est actuellement en crise : de moins en moins d’agents expérimentés, des postes parfois compliqués sous le feu négatif de certaines associations, une rémunération «pas à la hauteur» de métiers exigeants, peu valorisables dans notre contexte sociétal actuel…

Cette nécessaire vigilance a d’ailleurs fait l’objet d’un article récent sur notre site (à consulter ICI), rassemblant les témoignages de nombreux jeunes (ou moins jeunes) techniciens en devenir ou déjà en poste.

Tout ce qui peut permettre un recrutement de qualité, avec des agents qui s’investiront pleinement dans un métier porteur de sens, mérite notre soutien.

La CFDT-Agriculture reste à votre écoute, n’hésitez pas à nous contacter.