CMO et 90 % de rémunération : traduction en paie sur le salaire d’octobre toolTips('.classtoolTips94','Allocation temporaire d’invalidité'); toolTips('.classtoolTips189','Congé de maladie ordinaire'); toolTips('.classtoolTips217','Internet protocol (base du système d\'acheminement sur Internet)'); toolTips('.classtoolTips232','Assistant de service social');
Depuis le 1er mars 2025, la loi de finances et deux décrets ont modifié les règles d’indemnisation des arrêts pour congé maladie ordinaire (CMO). Voici ce qu’il faut retenir, surtout sur la mise en place (avec retard !) des retenues sur salaires.
Les modalités de mise en œuvre de la modification du taux d’indemnisation des trois premiers mois d’arrêt maladie ordinaire (CMO), portant ce dernier à 90 % de la rémunération, ont été annoncées par l’administration par le Flash InfoRH du 3 octobre dernier.
Une indemnisation désormais à 90 %
Jusqu’à présent, les trois premiers mois d’arrêt maladie ordinaire donnaient lieu à un maintien quasi intégral du traitement. Désormais, depuis le 1er mars 2025, l’agent en CMO ne perçoit plus que 90 % de sa rémunération.
Concrètement :
- L’abattement de 10 % s’applique sur le traitement indiciaire, la NBI, ainsi que sur les primes et indemnités maintenues pendant l’arrêt.
- En revanche, l’indemnité de résidence et le supplément familial de traitement (SFT) continuent d’être versés à 100 %.
- La règle de la journée de carence (quand elle s’applique) ne change pas.
Un retard dans le calcul des rappels
Notre article du mois d’avril (à relire ICI) indiquait que les premiers rappels de paie devaient intervenir à partir de la paie d’avril 2025, il n’en a rien été !
En effet, prévue à l’origine au mois de mars 2025, le logiciel de calcul des rémunérations de la DGFIP (PAY/PAYSAGE) ayant eu quelques retards dans le développement de ces nouvelles modalités de rémunération en lien avec le CMO, la mise en place de cette évolution n’a pu se faire qu’à partir du mois d’octobre…
En conséquence, l’abattement de 10 % n’a pas été prélevé entre mars et septembre 2025. Certains agents n’ont pas eu non plus de retenue pour la journée de carence.
Comment cela va-t-il se passer ?
- Pour les agents toujours en poste, la régularisation se fera directement sur la paie, dans la limite de la quotité saisissable (c’est-à-dire le montant maximum qu’on peut prélever chaque mois … voir les liens en fin d’article).
- En cas de retenue trop lourde, l’agent pourra demander :
- d’arrêter la retenue sur salaire à partir du 2ᵉ mois,
- et de passer par un titre de perception (remboursement direct, éventuellement échelonné).
- Les agents ayant quitté le ministère recevront directement un titre de perception à leur domicile.
- Il sera toujours possible de demander un échelonnement du remboursement, mais cette demande se fait auprès de la DGFiP (et non auprès du ministère).
AU MAASA, il y aura deux cas de figures
- Par anticipation par le SRH, certains agents placés en arrêt maladie depuis le 1er mars 2025 ont pu voir leur montant d’IFSE recalculé, ayant déjà fait l’objet d’un rappel de paie. Pour ces agents, il reste la régularisation sur la partie indiciaire (traitement brut, nouvelle bonification indiciaire).
- D’autres agents n’ont fait l’objet d’aucune régularisation depuis leur placement en arrêt maladie. Ces agents verront donc des rappels de salaire portant à la fois sur les volets indiciaire et indemnitaire. Les montants peuvent s’avérer importants.
- Pour l’ensemble des agents concernés, les rappels de paie se feront sur la paie d’octobre 2025.
Votre bulletin du mois d’octobre pourrait s’avérer compliqué à comprendre !
En effet, avec la revalorisation de l’IFSE attendue chez les agents de catégorie A, ou les corrections d’IFSE attendues chez certains agents de catégorie B, ou le versement des remplacements en abattoirs pour d’autres agents, les rappels positifs et négatifs de paie risquent de perturber la lecture du bulletin de paie.
Les services RH recevront la liste des agents concernés pour pouvoir informer et accompagner au mieux ceux qui risquent d’être le plus impactés financièrement.
Un rappel important : mise en place d’une nouvelle feuille CERFA d’arrêt maladie « sécurisée »
Le décret sur la sécurisation des avis d’arrêt de travail n° 2025-587 du 28 juin 2025 (à lire ICI) a rendu obligatoire l’utilisation du nouveau formulaire Cerfa sécurisé, quand l’utilisation du téléservice amelipro n’est pas possible. Après une période de tolérance au cours de l’été, tout formulaire d’avis d’arrêt de travail papier non sécurisé est rejeté par l’Assurance Maladie depuis le 1er septembre.
Ce nouveau CERFA dématérialisé vise à limiter au maximum les fraudes et les usurpations d’identité, et réduit les délais de traitement et de prise en charge des personnes.
Ainsi, depuis le 1er septembre 2025, tout formulaire d’avis d’arrêt de travail papier non sécurisé est rejeté par l’Assurance Maladie et retourné au prescripteur pour qu’il réalise un avis d’arrêt de travail au bon format. Elle informe aussi le patient, qui devra renvoyer dans les plus brefs délais le nouveau formulaire fourni par son professionnel de santé.
À noter : ces dispositions concernent également les anciens formulaires de certificats médicaux, parfois utilisés pour les accidents de travail et maladies professionnelles. Ceux-ci ne pourront plus tenir lieu d’arrêt de travail.
En résumé :
À partir d’octobre 2025, tout arrêt maladie ordinaire entraîne une retenue de 10 % sur le traitement (hors résidence et SFT). Les trop-perçus depuis mars devraient être récupérés progressivement, avec la possibilité de demander un étalement ou un titre de perception.
> Pour aller plus loin :
- Plus d’information sur le nouveau CERFA à consulter ICI sur le site de l’assurance maladie
- Un simulateur de saisie sur salaire proposé par le ministère de la justice à consulter ICI
- Le barème 2025 des saisies sur salaire définissant la «quotité saisissable» publié sur le site «service-public.gouv.fr» à consulter ICI
- Notre fiche sur les rappels de rémunération à relire ICI

