Parlons Travail (CFDT) : débat avec quatre candidats à la présidentielle [rediffusion]

A la suite de l’enquête Parlons Travail (200 000 répondants !), la CFDT a organisé ce matin une conférence de presse en présentant les résultats (ici la conférence de presse en replay sur Daily Motion et ici sur le site de la CFDT) (55 minutes environ).

Cet après-midi la CFDT interpelle quatre candidats à l’élection présidentielle à propos des conclusions de l’enquête : (par ordre alphabétique de nom de famille !) François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron (en téléconférence), Jean-Luc Mélenchon (représenté par Alexis Corbière). Vous pouvez assister de deux façons

En rediffusion sur Facebook

Autres liens :

Interview de Laurent Berger sur Europe1, relayé dans Libération


Parlons Travail : restitution des résultats [Rediffusion]

[REDIFFUSION] Jeudi 16 mars 2017, Hervé Garnier, secrétaire national de la CFDT chargé du dossier travail, et Laurent Berger, présentent les premiers résultats de l’enquête Parlons Travail en conférence de presse.

Rediffusion sur le site de la CFDT (avec tous les documents téléchargeables en annexe)

Rediffusion sur DailyMotion (vidéo ci-dessous)

Cet après-midi à partir de 14 h, présentation et questions aux candidats à la présidentielle.

 

 


Agriculture et fonction publique : la CFDT interpelle les candidats à la présidentielle

La FGA-CFDT a publié, à l’occasion du dernier salon de l’Agriculture, une plate-forme revendicative à destination des candidats à l’élection présidentielle.

Composée de 11 fiches, elle aborde les domaines suivants, tous porteurs de forts enjeux : secteur public, MSA, chambres d’agriculture, compte pénibilité, projet commun pour l’agriculture, économie des filières, respect de l’animal en abattoir, représentation des salariés dans les conseils d’administration, restructuration des branches, renégociation de la PAC, directive sur les travailleurs détachés.

L’intégralité de cette plate-forme peut être consultée sur le site de la FGA-CFDT.

Nous reproduisons ci-dessous la fiche portant sur le secteur public de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

Secteur public : conforter l’action de l’État dans les domaines agricoles et agroalimentaires en affirmant l’importance des services publics et en améliorant leur fonctionnement

Il est important de rappeler que les services publics et les agents publics sont chargés de mettre en œuvre la politique, les décisions de l’État et de contrôler l’application des lois.
Les services publics sont aussi là pour anticiper, gérer les crises et éviter qu’elles ne prennent de l’ampleur. Nous en avons un exemple avec la grippe aviaire.
Pour nous, un État ne peut donc que vouloir des services publics forts et performants, garants de son action.

Or, nous constatons que les coupes budgétaires et les réorganisations les ont fragilisés dans leur activité. C’est vrai pour la Fonction Publique dans son ensemble et c’est aussi vrai pour le secteur public agricole.

Nous pouvons citer le cas des services vétérinaires dont les effectifs ont baissé de 19 % en 10 ans. Et même si cette baisse s’est stabilisée et qu’il y a eu de nouvelles embauches ces deux dernières années, ce n’est pas suffisant pour pouvoir être présents partout où il le faudrait. Ainsi, l’inspection en protection animale, si elle fait clairement partie des missions, peut parfois être reléguée au second plan pour des raisons d’effectifs trop tendus, devant la priorité historique donnée à l’inspection en hygiène alimentaire (inspection sanitaire des viandes et des animaux).

Par ailleurs, les nombreuses réformes, les rythmes des changements, les exigences accrues en termes de missions et de résultats, la baisse des effectifs, la multiplication des priorités et des urgences ont conduit à une dégradation des conditions de travail et à un développement des risques psychosociaux. Le mal-être est grandissant chez de nombreux agents du ministère de l’Agriculture, des services déconcentrés et des établissements publics dépendants du ministère. Des actions sont mises en œuvre pour résoudre ces problématiques, mais les efforts doivent être poursuivis dans ce domaine.

Cessons de dénigrer la fonction publique et d’attaquer les fonctionnaires.

La FGA-CFDT tient à affirmer l’importance des services publics pour la collectivité et son attachement à leur présence sur l’ensemble du territoire, mais également à la neutralité et l’impartialité, issus du principe constitutionnel d’égalité des citoyens devant le service public.

Il convient de rendre leur fierté aux agents publics. Il importe de leur donner les moyens de fonctionner et d’agir dans l’intérêt général.

En ce qui concerne la recherche publique, la FGA-CFDT considère que disposer d’une recherche indépendante et libre des intérêts particuliers est un atout et une richesse pour un État. Cette recherche doit être à la fois fondamentale et appliquée. Il faut lui fournir les moyens humains et financiers nécessaires à son activité.
Ces moyens sont indispensables, car ils permettent d’anticiper les changements et les évolutions auxquels le monde agricole est et sera confronté : réchauffement climatique, démarche agro-écologique, révolution numérique…

La recherche publique doit accompagner les pratiques agricoles et agronomiques.

Pour la FGA-CFDT, à l’heure où les productions agricoles et agroalimentaires doivent changer de paradigme, il convient de venir en appui et d’accompagner la profession agricole, avec une expertise d’État forte.

Par ailleurs, la CFDT présente jeudi 16 mars prochain à 9h30 les résultats de l’enquête Parlons Travail et à 14h30, interpelle quatre candidats à l’élection présidentielle sur ces thèmes.


Loi Travail : les avancées

 

La loi Travail a été au centre de l’actualité sociale pendant quelques mois. Au-delà des positions (des postures ?) de principe, il était frappant de voir qu’aucune analyse approfondie de ce texte n’ait été sérieusement médiatisée — en-dehors des cercles syndicaux. C’est pourquoi nous avons jugé intéressant de vous en présenter les points saillants (à partir d’un document récemment édité par la CFDT).

Cette loi prend en compte les aspirations de tous les salariés et leur donne la parole. Elle constitue un levier pour trouver des solutions novatrices et être réactifs face aux mutations économiques et sociales.

• Des nouveaux droits :

— le compte personnel d’activité (CPA), valable pour le secteur privé, les agents du secteur public et les travailleurs indépendants ;

— le compte personnel de formation (CPF) ;

— le compte de prévention de la pénibilité (C3P) ;

— le compte engagement citoyen (CEC), incluant entre autres les activités bénévoles dans le décompte des droits à la formation.

• Des mesures d’insertion des jeunes

• Des droits nouveaux pour les travailleurs des plate-formes numériques

• Une meilleure représentation des salariés des entreprises franchisées

• Un meilleur encadrement du travail saisonnier

• Une meilleure protection en cas de rupture de parcours :

— des accords pour préserver l’emploi ;

— pas d’assouplissement pour les licenciements économiques.

• Des mesures contre le travail détaché illégal

• Le droit à la déconnexion enfin négocié

• Une lutte plus efficace contre sexisme et harcèlement

• Une meilleure protection en retour de congé maternité

• Des accords sur le temps de travail mieux articulés entre eux :

— les 35 heures réaffirmées ;

— des possibilités d’aménagement temporaire du temps de travail ;

— des forfaits-jours encadrés ;

— de nouveaux congés.

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Vidéosurveillance en abattoirs : par qui, pour quoi?

Le SPAgri-CFDT déplore que la souffrance animale existe dans les abattoirs. Parmi les mesures du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucheriel’augmentation des effectifs des services vétérinaires apparaît indispensable.  Mais la mesure du rapport proposant d’installer le contrôle vidéo dans les abattoirs interroge : qui regardera les images enregistrées par les caméras ?

La chute des effectifs des services vétérinaires (1) est une réalité (leurs effectifs sont en baisse de 19% sur dix ans), malgré une timide et récente stabilisation. Cette baisse a proportionnellement moins touché les effectifs d’inspecteurs en abattoirs que les autres domaines d’inspection. Et l’inspection en protection animale, si elle fait clairement partie des obligations, peut parfois être reléguée au second plan pour des raisons d’effectifs trop tendus, devant la priorité historique donnée de fait à l’inspection en hygiène alimentaire (inspection sanitaire des viandes et des animaux). N’oublions pas que tous les animaux sont également inspectés (individuellement pour les mammifères) à leur arrivée, pour vérifier qu’ils ne sont pas malades ou inaptes à l’abattage.

Les inspections obligatoires couvrent aussi la traçabilité, les déchets et sous-produits, les gestes et procédures, les enregistrements — comme les relevés de températures ou les analyses bactériologiques — et le plan HACCP de l’établissement.

Dans ce contexte, il est évident que la solution pour mieux contrôler la protection animale est d’allouer plus de temps d’inspection aux postes sensibles, et donc plus d’effectifs ! La vidéosurveillance seule est à notre avis une « fausse bonne idée », qui, pour être efficace, demande du personnel qualifié dédié au visionnage et aux actions correctives éventuelles. Avec ou sans caméras, il faudra donc ajouter du personnel formé.

Et si nous avons des agents compétents, pourquoi les cacher derrière des caméras ?

Pour la CFDT, la voie à suivre comprend également une meilleure formation des salariés des abattoirs (notamment à la protection animale) et une amélioration de leurs conditions de travail (sécurité, cadences).

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Communiqué de la Fédération générale de l’agro-alimentaire (FGA-CFDT) sur le sujet


(1) Les « Directions des Services Vétérinaires (DSV) », qui dépendaient du ministère en charge de l’agriculture, ont été fusionnées avec les services de la répression des fraudes dans le cadre de la RGPP (révision générale des politiques publiques) depuis 2010. L’ensemble est maintenant partie intégrante des DDPP ou des DDCSPP (directions départementales de la protection des populations, et selon les départements, de la cohésion sociale), sous l’autorité du préfet du département, lui-même relevant du Premier ministre.